Astro Book Challenge – Dolmen & Feu follet

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L’homme qui savait la langue des serpents – Andrus Kivirähk

Je suis tombée sur ce livre lors de mes recherches pour le challenge et j’avais directement accroché à la quatrième de couverture. Il me semblait très différent de tout ce que j’avais lu jusqu’alors et j’étais vraiment curieuse de découvrir la littérature estonienne. Je ne regrette absolument pas ma pioche, même s’il m’a fallu un peu de contextualisation pour saisir pleinement l’esprit du récit. On est bien loin des récits celtiques que je souhaitais mettre à l’honneur mais la partie « Mythes et Légendes + Forêt » est quant à elle été plus que remplie!

Éditeur : Le Tripode
Publication originale : 2007
Genre : Réalisme magique
Nombre de pages : 480

L'Homme qui savait la langue des serpents raconte l'histoire du dernier des hommes qui parlait la langue des serpents, de sa sœur qui tomba amoureuse d'un ours, de sa mère qui rôtissait compulsivement des chevreuils, de son grand-père qui guerroyait sans jambes, de son oncle qu'il aimait tant, d'une jeune fille qui croyait en l'amour, d'un sage qui ne l'était pas tant que ça, d'une paysanne qui rêvait d'un loup-garou, d'un vieil homme qui chassait les vents, d'une salamandre qui volait dans les airs, d'australopithèques qui élevaient des poux géants, d'un poisson titanesque las de ce monde et de chevaliers teutons un peu épouvantés par tout ce qui précède.

Je me doutais bien en me procurant ce livre que j’allais dans me lancer dans une histoire hors du commun, bien loin de ce que j’avais pu connaître auparavant. Je m’étais préparée à entrer dans un univers magique et peuplé de créatures légendaires et pourtant, j’ai tout de même été surprise. C’est un univers entier qui est contenu dans ces pages et j’ai adoré le parcourir avec Leemet et Ints.

Ce qui m’a le plus séduite lors de ma lecture était le point de vue adopté par l’auteur, qui ne parle qu’à travers les yeux de Leemet depuis son enfance jusqu’à l’âge adulte. Nous découvrons par conséquent un monde qui se féodalise, délaissant la forêt et ses traditions immémoriales sous un jour nouveau. Ce ne sont par exemple pas des Teutons qui envahissent l’Estonie mais des « Hommes de fer ». Nous évoluons au même rythme que le personnage, apprenons les usages en règles dans la forêt et suivons ses progrès lors de son apprentissage de la langue des serpents. Toute cette partie du récit m’a fascinée et je ne cessais de m’émerveiller devant cette multitude de choses inconnues. Si bien que j’ai fini par me montrer hostile envers les habitant.e.s du villages et que j’ai éprouvé un malin plaisir à les voir souffrir (c’est pas bien, je sais).

La seconde partie du roman est quant à elle bien moins rose et si on peut s’en douter, ça n’en est pas moins difficile à lire. Ce monde de la forêt est voué à disparaitre tout comme celui qui l’a précédé et il est assez pénible d’en lire le lent déclin. J’ai ressenti beaucoup de peine pour les personnages du roman, que ce soit pour la famille de Leemet, pour les serpents ou encore pour les « anthropopithèques » et leur poux géant. Mais le plus terrible c’est que tout ce drame est parsemé de touches d’humour et de sarcasme et que… j’ai aimé ça. Après avoir lu l’épilogue, j’ai un peu mieux compris le message de fond du roman et ce que l’auteur avait tenté de faire passer. J’ai alors compris la raison de cet humour prédominant et j’ai pu l’apprécier à sa juste valeur. Je qualifierais ma lecture de véritable expérience littéraire déroutante mêlant l’histoire et le fantastique. C’était une belle découverte et je le recommande à celleux qui souhaitent sortir de leur zone de confort.

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