L’Illusion – Maxime Chattam

Le Pumpkin Autumn Challenge étant bien entamé, c’est avec une pointe d’amusement que je termine L’illusion de Maxime Chattam. Il vient valider la catégorie « Je suis médée, vieux crocodile! » du menu Automne frissonnant et correspond aux thèmes : trahison, thriller, horreur et épouvante. 

Éditeur : Albin Michel
Publication originale : 2020
Genre : Thriller, suspense, horreur
Nombre de pages : 464

Bienvenue à Val Quarios, petite station de ski familiale qui ferme ses portes l'été. Ne reste alors qu'une douzaine de saisonniers au milieu de bâtiments déserts. Hugo vient à peine d'arriver, mais, déjà, quelque chose l'inquiète. Ce sentiment d'être épié, ces "visions" qui le hantent, cette disparition soudaine... Quels secrets terrifiants se cachent derrière ces murs ? Hugo va devoir affronter ses peurs et ses cauchemars jusqu'à douter de sa raison... 
Bienvenue à Val Quarios, une "jolie petite station familiale" où la mort rôde avec la gourmandise d'une tempête d'été.

Pour commencer, je dirai que le roman porte très bien son titre et que je suis tombée dans le panneau! Dès le début, on se fait mener en bateau et trimballer par l’auteur sans ne rien pouvoir y faire. J’ai été complètement happée et obnubilée par l’histoire de Lucien Strada et de la station de ski mystérieuse qui semble avoir son lot de disparitions.

J’ai lu beaucoup de critiques quant au rythme du livre et il est vrai que la narration est relativement lente au début pour s’accélérer de plus en plus mais elle fait sens. L’intrigue est bien ficelée et plusieurs indices (certains révélés à la fin) mettent la puce à l’oreille sur ce qui se trame réellement à Val Quarios. Je n’ai pas été entièrement surprise car le titre en lui-même est évocateur mais je ne m’attendais tout de même pas à ça. Je trouve que l’ensemble est un peu tiré par les cheveux mais au final, pourquoi pas? L’ambiance présente pendant la lecture est anxiogène alors qu’il ne se passe parfois pas grand chose. Le côté étouffant du huis-clos est plus que réussi, que le personnage se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur de la station et cela est la véritable force du récit. On doute, on émet des suppositions et on joue le jeu du détective avec Hugo. Comme lui, on sombre petit à petit dans la paranoïa en quête de la vérité. C’est un talent que de faire ressentir autant d’émotions durant une lecture et j’ai eu mon lot de frayeurs souhaitant à la fois me cacher les yeux et avide de découvrir le fin mot de l’histoire.

Le seul bémol pour moi était que les personnages étaient au final très peu attachants car on ne sait presque rien d’eux. Quand on y pense, c’est assez logique et accentuait la part de mystère en renforçant les suspicions sur chacun mais cela est assez dommage dans le cas du personnage principal pour qui je n’ai ressenti aucune émotion. La question que je me pose est la suivante : serait-ce voulu? Est-ce là une partie de l’illusion?

Aristote et Dante découvrent les secrets de l’Univers – Benjamin Alire Sáenz

Je continue mon parcours de lecture automnal à travers le PAC avec Aristote et Dante découvrent les secrets de l’Univers de Benjamin Alire Sáenz qui entre dans le menu « Automne des Enchanteresses » et la sous-catégorie « Les rêves d’aurore ». Je ne dirait pas quel mot-clef j’ai choisi afin de ne pas dévoiler trop vite le sujet du livre.

Éditeur : Pocket Jeunesse
Publication originale : 2012
Genre : Initiatique, Romance, Jeune Adulte
Nombre de pages : 359

Ari, quinze ans, est un adolescent en colère, silencieux, dont le frère est en prison. Dante, lui, est un garçon expansif, drôle, sûr de lui. Ils n'ont a priori rien en commun. Pourtant ils nouent une profonde amitié, une de ces relations qui changent la vie à jamais...C'est donc l'un avec l'autre, et l'un pour l'autre, que les deux garçons vont partir en quête de leur identité et découvrir les secrets de l'univers.

Encore une lecture dans laquelle je me suis lancée la tête la première! Je ne connaissais pas grand chose de ce livre mis à part qu’il avait de d’excellentes reviews, sa couverture et les gros thèmes qui s’y rapportent. J’y suis donc allée (presque) à l’aveuglette dans une confiance défiant toute limite… Et j’ai eu raison car il mérite toutes les éloges qu’on peut lui faire. On y découvre le quotidien d’Aristote, un ado renfermé, souffrant silencieusement qui suite à sa rencontre avec Dante, découvrira de nouvelles facettes de sa personnalité. J’ai trouvé ce roman très touchant, l’histoire se lit avec facilité et on parvient à avoir beaucoup d’empathie pour les personnages, aussi bien principaux que secondaires. C’est avant tout une histoire qui parle des relations : amoureuses, amicales, familiales et des liens à la fois d’une simplicité et d’une évidence déconcertante mais d’une grande complexité qui peuvent se créer entre deux personnes. J’ai été émue de suivre l’évolution des personnages et leur développement, je n’ai d’ailleurs pas pu stopper ma lecture en cours de route, je devais savoir le fin mot de l’histoire. C’était une lecture très agréable avec une histoire touchante et des personnages qu’on aimerait pouvoir serrer dans nos bras. J’ai passé un bon moment et j’en suis ressortie avec une petite boule de chaleur dans le coeur. 

The Year of the Witching – Alexis Henderson

Samhain arrive à grand pas et c’est dans un livre complètement witchy que je me suis lancée pour l’occasion! The Year of the Witching d’Alexis Henderson est un livre qui n’a pas (encore) été traduit en français et dont la suite est prévue pour 2021. Il est le premier roman de l’auteure et il valide la sous-catégorie Les écailles de mélusine du menu Automne des Enchanteresses du PAC. J’ai choisi les mots-clefs : féminisme et transformation, bien que « métamorphose » pourrait également s’appliquer. Etant donné qu’il n’existe pas encore de résumé en français, je vais faire de mon mieux pour retranscrire l’original sans pour autant trop en dévoiler.

Éditeur : Paperback
Publication originale : 2020
Genre : Dark fantasy, gothique, horreur
Nombre de pages : 368

L'histoire se déroule dans une société rigide et puritaine et place en son centre une héroïne marginale. Alors que la lumière et la toute puissance du prophète sont adulée, Immanuelle se découvre des pouvoirs tout droits sortis de l'obscurité... A Bethel, son existence même est un blasphème, car elle est le résultat de l'union de sa mère rebelle et d'un étranger, d'une autre "race". Immanuelle tente donc de s'intégrer du mieux qu'elle le peut, évitant les tentations et en totale soumission, comme le sont les femmes sous l'autorité du prophète. Un jour pourtant, ses pas seront attirés vers les bois maudits où Immanuelle croisera le chemin des esprits des sorcières qui y ont un jour vécu... Elle apprendra alors la vérité sur Bethel, son église et sa véritable histoire, décidera t'elle de se plier à l'autorité ou tentera t'elle de renverser le système établi?

Je me suis lancée dans la lecture de ce livre suite aux nombreuses publicités et critiques que j’avais pu en voir sur le net. Le thème me parlait, le côté féministe m’attirait et j’étais un peu contente de me lancer à nouveau dans une lecture en anglais. Après réflexion, je me demande si une traduction ne m’aurait pas plu d’avantage car j’ai en fin de compte trouvé le style assez pénible à lire. Pour le dire dans d’autres mots : j’ai galéré. On ne sait pas très bien où et dans quelle époque se déroule le récit : un futur dystopique, une communauté recluse à l’époque actuelle ou encore un retour au moyen-âge? Tout est possible, mais ce qui est ressorti du style s’apparentait, du moins dans mon imaginaire, comme appartenant à une façon de parler qu’on pourrait rencontrer au 16ème ou 17ème siècle. Je me suis posée beaucoup de questions quant au cadre accueillant l’histoire car on nous présente Bethel (la ville?) comme un écrin protégée du monde extérieur, qu’y a t’il en dehors de ses murs? Le mystère est complet et j’espère que le second tome pourra éclaircir ces quelques points d’ombres. 

Pour ce qui est de l’histoire en elle-même, je l’ai trouvée très intéressante et pertinente car malgré son côté surnaturel, elle tend un miroir à la société dans laquelle nous vivons. L’histoire nous est présentée sous l’angle du prophète et de sa dictature « éclairée », si on peut appeler ça ainsi. Tout du long, j’ai perçu Bethel tantôt comme une secte à grande échelle tantôt comme un reflet des régimes religieux extrémistes. Comme durant l’inquisition on brûle les gens qui n’entrent pas dans le moule, on craint la sorcellerie et on place tout ses espoirs dans un sauveur unique, détenteur d’une vérité. Et comme dans notre société actuelle, il y a un racisme et un sexisme systémique profondément ancré dans la culture de Bethel. Fort heureusement, notre héroïne trouvera quelques bribes d’autres vérités et n’hésitera pas à remettre en question tout ce qu’on lui a inculqué, malgré l’oppression ambiante. Il existe une dimension très critique et féministe dans ce livre et j’ai apprécié la complexité du personnage principal ainsi que l’absence de dualité. Immanuelle ne se défini pas comme « bonne » ou « mauvaise », elle EST et tente d’agir selon sa conscience et ce qui lui semble juste. Il m’a fallu beaucoup de temps pour assimiler et déconstruire ma lecture mais j’en garde une très bonne expérience, même s’il a été compliqué à lire pour moi. J’ai été surprise et agréablement étonnée de la tournure qu’à pris l’histoire ainsi que de la double lecture féministe qu’on peut en faire. 

L’institut – Stephen King

Je ne pouvais évidemment pas envisager mes lectures automnales sans un livre du King! Ce roman aussi perturbant qu’ingénieux vient donc valider la sous-catégorie Siroter un chocolat chaud sous les saules du menu Automne Douceur de vivre du PAC et correspond au mot-clef : enfance. J’avoue n’avoir pas vraiment recherché un livre correspondant à tous les mots-clefs de cette sous-catégorie. J’avais en fait très envie de lire ce livre et j’ai décidé après coup de la catégorie dans laquelle j’allais le placer. 

Éditeur : Albin Michel
Publication originale : 2019
Genre : Suspense, thriller, science-fiction, horreur
Nombre de pages : 600

Bienvenue à l'Institut. Quand les enfants y entrent, ils n'en sortent plus.
Au cœur de la nuit, à Minneapolis, des intrus pénètrent dans la maison de Luke Ellis, jeune surdoué de 12 ans, tuent ses parents et le kidnappent. Luke se réveille à l'Institut, dans une chambre semblable à la sienne, sauf qu'elle n'a pas de fenêtre. Dans le couloir, d'autres portes cachent d'autres enfants, dotés comme lui de pouvoirs psychiques. Que font-ils là ? Qu'attend-on d'eux ? Et pourquoi aucun de ces enfants ne cherche-t-il à s'enfuir ?

Je ne passerai pas par quatre chemins, ce livre m’a glacée d’effroi. Plusieurs passages m’ont d’ailleurs mise très mal à l’aise et m’ont donné la chair de poule alors que je ne suis pas quelqu’un de douillet et plutôt amatrice d’horreur. Mais c’est là toute la beauté du King, il parvient à s’insinuer dans nos peurs les plus profondes et possède un véritable talent pour transcrire les émotions et les situations sur le papier, aussi malsaines soient-elles… C’est donc bien par la psychologie qu’il parvient à martyriser à la fois ses personnages mais également ses lecteurs. Je m’attarde beaucoup plus sur mon ressenti que sur l’histoire en elle-même car c’est vraiment ce qui a primé tout au long de ma lecture. Je me suis interrogée, j’ai été mal à l’aise, choquée, perplexe, curieuse et ces émotions m’ont collée à la peau du début à la fin. Je dis souvent que j’aime lire car ça me fait voyager dans mon imaginaire, cette fois-ci, c’est en moi-même que j’ai voyagé et j’en suis restée troublée. L’institut m’a forcée à affronter quelques angoisses et peurs, certaines dont j’étais consciente, d’autres pas et il me laisse une forte impression. Si on poussait un peu vers le mélodrame, on pourrait presque dire que je ne suis plus vraiment la même depuis.