L’anneau de Claddagh – Béatrice Nicodème

Dans ma quête de de livres pour l’Astro Book Challenge, je me suis retrouvée devant cette magnifique couverture de livre. Je sais, on ne juge pas un livre par sa couverture toussa, mais ne mentons pas, les beaux livres font toujours plus rêver que les autres. Ce livre entre donc dans la catégorie « Le trèfle à quatre feuilles » du menu « Les signes du destin » et correspond aux thèmes : Irlande, romance, mer et historique. C’est ainsi que j’ai sans le vouloir, lu une histoire d’amour le jour de la St Valentin. 

Tome 1 : Seamróg
Éditeur : Gulf Stream
Publication : 2015
Genre : roman historique, jeunesse, romance
Nombre de pages : 246

Irlande, comté de Galway, 1846.Keira est la fille d'une cuisinière irlandaise, Arthur le fils d'un grand propriétaire anglais. Ils ne devraient pas se rencontrer, et encore moins s'aimer. Mais le destin les réunit, pour très vite les séparer: Keira apprend brutalement qu'Arthur est parti pour New York. Dans un pays ravagé par la famine, Keira peut s'estimer heureuse d'être employée dans une maison où on ne manque de rien. Cependant, le départ d'Arthur est suivi d'autres drames qui bouleversent son existence. Et si une vie meilleure l'attendait, elle aussi, de l'autre côté de l'Atlantique??

En toute honnêteté, je ne pense pas que je me serais lancée dans cette lecture si ce n’était pour l’Astro Book Challenge. Le résumé me laissait doucement perplexe et je ne lis habituellement pas de romances, encore moins lorsqu’elles se déroulent au 19ème siècle. Je pense avoir été traumatisée par Jane Austen (sorry not sorry) et j’ai toujours, irrationnellement, évité les récits se situant au 19ème depuis. J’avais donc beaucoup d’appréhension mais ce n’était au final pas si terrible. L’anneau de Claddagh : Seamróg est le premier tome d’une trilogie plutôt destinée aux adolescent.e.s et sa lecture est bien loin de ce à quoi je m’attendais.

On se situe ici dans un roman aux allures historiques, parlant de la période de la Grande Famine en Irlande et de l’exil vers les Etats-Unis qui en a résulté. J’ai beaucoup apprécié de voir cette dimension historique mélangée avec des éléments de folklore irlandais, chansons en gaelic et d’une pointe de magie, bien que celle-ci soit très peu développée et reste mystérieuse jusqu’à la fin du tome.

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Moi les hommes, je les déteste – Pauline Harmange

Aujourd’hui je viens vous parler de cette petite pépite que je viens de terminer : Moi les hommes, je les déteste de Pauline Harmange. Je n’avais pas prévu de le lire dans le cadre de l’Astro Book Challenge à la base mais je trouve qu’il a parfaitement sa place dans la catégorie « le chaudron de la sorcière » du menu « la magie des plantes » pour les thèmes : féminisme et autrice.

Éditeur : Seuil
Publication : 2020
Genre : essai, féministe, militant, développement personnel
Nombre de pages : 90

" Je vois dans la misandrie une porte de sortie. Une manière d'exister en dehors du passage clouté, une manière de dire non à chaque respiration. Détester les hommes, en tant que groupe social et souvent en tant qu'individus aussi, m'apporte beaucoup de joie – et pas seulement parce que je suis une vieille sorcière folle à chats. Si on devenait toutes misandres, on pourrait former une grande et belle sarabande. On se rendrait compte (et ce serait peut-être un peu douloureux au début) qu'on n'a vraiment pas besoin des hommes. On pourrait, je crois, libérer un pouvoir insoupçonné : celui, en planant très loin au-dessus du regard des hommes et des exigences masculines, de nous révéler à nous-mêmes. "

Avec Moi les hommes, je les déteste, je me lance pour la première fois dans la lecture d’un essai féministe. Je sors donc complètement des sentiers battus et je vous dévoile la face militante de ma personnalité. Dévoreuse de livres, sorcière et féministe! Cela vous surprend il vraiment? 

Pour la petite histoire, cet essais a été publié cet été pour être assez rapidement menacé d’interdiction (article à ce sujet ici). Suite à son succès et les ruptures de stock, il a finalement été réédité par les éditions Seuil et vous pouvez à nouveau le trouver en librairie. Il y a également pas mal de soucis sur les réseaux sociaux, les nombreux comptes féministes qui en parlaient voyaient en effet leurs publications se faire supprimer pour non respect des règles (article ici). Alors oui, le titre est choquant mais je pense qu’avant de crier au scandale, la moindre des choses serait peut-être de lire le livre. Je doute que la majorité des personnes scandalisées (je vous laisse deviner à quel groupe elles appartiennent) aient pris le temps de le faire et c’est bien dommage.

J’étais très intriguée par ce livre, j’avais un peu peur de me retrouver dés les premières ligne avec une explication bancale telle que : « Alors non, je ne déteste pas les hommes MAIS » et de m’être fait avoir. Mais j’ai très vite été rassurée car l’autrice y développe bel et bien son point de vue, propose une définition et une réflexion sur la misandrie. Pour moi, le véritable point fort est que cet ouvrage est accessible à tous. L’écriture n’est pas prétentieuse et ne s’encombre pas de termes qui pourraient « perdre » les personnes qui n’ont jamais été confrontées au milieu militant. C’est également un tout petit essai, il fait 90 pages et se lit en l’espace d’une heure. Aucune excuse donc pour ne pas le lire et le partager à toutes les personnes de votre entourage. Si on est déjà plongé.e dans le milieu, il est vrai qu’on apprendra pas grand chose de nouveau, par contre, on aura quelques cordes en plus à notre arc pour discuter du sujet, ce qui est tout de même précieux.

Dés les premières phrases, je me suis directement retrouvée à hocher la tête à chaque phrase, rire aux éclats ou étouffer un ricanement pour ne pas me faire regarder de travers par mes collègues. Les idées sont claires et exposées avec finesse tandis que les arguments sont bien développés et sourcés. L’autrice donne énormément d’exemples, parfois graves avec une point de sarcasme et d’humour, rendant la lecteur très agréable. Je m’y suis énormément retrouvée et ça m’a aidée à mieux identifier et comprendre certains événements et cas de figure qui me dérangeaient sans trop savoir expliquer pourquoi. C’est, à mon sens un livre à mettre entre toutes les mains car il permet d’ouvrir la parole et de déconstruire efficacement le sexisme. On y ressent le côté exutoire et la colère de l’autrice sans n’y ressentir aucune violence et, en tant que femme, ça m’a permis de déculpabiliser sur de nombreux points. Bref, ce n’est pas non plus un essai parfait (qui l’est?) mais j’ai eu un gros coup de cœur et je valide à 100%.

Pour aller plus loin

  • Le blog de Pauline Harmange : https://uninvincibleete.com
  • CANAL, Maria N. « Colette Pipon : Et on tuera tous les affreux. Le féminisme au risque de la misandrie (1970-1980) [1] », Nouvelles Questions Féministes, vol. vol. 36, no. 1, 2017, pp. 122-125.
  • GROULT Benoîte. in MONTREYNAUD Florence, Le Féminisme n’a jamais tué personne, Québec, Les grandes conférences, 2004, p. 11.
  • JACQUEMART, Alban. « Les hommes dans les mouvements féministes. Sociohistoire d’un engagement improbable », Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, coll. « Archives du féminisme », 326 p.
  • KAUFER, Irène. « Haine des hommes », La Revue Nouvelle, vol. 5, no. 5, 2020, pp. 49-53.
  • PIPON, Colette. « Et on tuera tous les affreux. Le féminisme au risque de la misandrie (1970-1980) », Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Mnémosyne », 2013, 239 p.
  • PIPON Colette. « Alban Jacquemart, Les hommes dans les mouvements féministes. Sociohistoire d’un engagement improbable », Clio. Femmes, Genre, Histoire [En ligne], 42 | 2015, 42 | 2015, 316-316.

Witch Please – Jack Parker

Voici l’arrivée du premier livre « witchy » sur ce blog! Lorsque que j’ai vu que Taous Merakchi (alias Jack Parker) avait sortit un grimoire de sorcière moderne : Witch Please, j’ai n’ai pu résister très longtemps. J’ai fini par acheter la version poche, plus en adéquation avec mon petit budget mais je bave toujours devant l’édition de Pygmalion qui est juste magnifique.  Les illustrations qu’on retrouve à l’intérieur et en couverture du bouquin sont de Diglee, allez checker son insta de temps en temps, elle fait des choses fantastiques. J’ai donc lié la lecture de cette petite pépite avec mon Astro Book Challenge (vous l’aviez vu venir hein), il vient valider la catégorie « Né.e sous une bonne étoile » du menu « Les signes du destin » pour les thèmes : spiritualité et développement personnel. 

Éditeur : Pygmalion
Publication : 2019
Genre : ésotérisme, spiritualité, développement personnel
Nombre de pages : 254

Un nouveau mouvement est en pleine expansion : celui de la sorcellerie moderne. Celle qui s'adapte au monde dans lequel nous vivons, aux changements de la société, des mentalités, aux nouvelles générations qui sont en train, doucement mais sûrement, de modifier complètement la face du monde. La sorcellerie est un moyen de rendre sa vie plus chouette, de reprendre le pouvoir, d'agir sur tout un tas de choses. Pourquoi ça ne devrait être réservé qu'à une élite ? Cet ouvrage est un point de départ. Je vais vous donner des clés, des pistes, des idées et ce sera à vous d'en faire ce que vous voudrez pour adapter votre pratique à votre personnalité.

Vous aviez peut-être déjà croisé « Jack Parker » au détour d’un article de Madmoizelle ou via la newsletter « Witch, please » qu’elle postait il y a de ça quelques années. Vous vous doutez bien que c’est via ces newsletter que j’ai connu Taous Merakchi et sa manière si caractéristique de partager son art. Comme indiqué sur la couverture, ce n’est pas vraiment un roman mais bien un grimoire de sorcellerie moderne que nous propose l’autrice. Ça faisait longtemps que je ne l’avais plus lue et j’ai redécouvert son style avec bonheur, ce n’est pas le genre de manuel dans lequel on s’attarde sur des manières et les choses sont dites telles qu’elles sont et avec humour. 

Ce qui m’a le plus amusée dans cet ouvrage ce sont les similitudes que je partage avec Taous dans mon approche de la sorcellerie. Elle y donne les clefs et astuces pour se lancer tout en encourageant chaque personne à définir son propre style, ce que je trouve vraiment important. Le ton y est bienveillant et dénué de jugement tandis que les conseils, recettes et autres données utiles raviront les witch débutant.es. Vous y trouverez par exemple des tables de correspondance, la description modernisée des sabbats et des idées pour créer votre grimoire.

Personnellement, je l’utilise comme aide-mémoire, un peu comme un outil même lorsque je veux vérifier quelque chose mais j’y ai également découvert des pratiques que je n’avais pas envisagées ainsi que des chemins que je n’avais jamais osé emprunter. 

En définitive, si la sorcellerie vous intrigue ou que vous vous considérez un tant soit peu witchy, ce livre sera une précieuse addition à votre bibliothèque!

Les hommes qui n’aimaient pas les femmes – Stieg Larsson

Afin de commencer le mois de février avec panache, j’ai décidé de m’attaquer à Millénium, tome 1 : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes de Stieg Larsson. Il vient valider les thèmes : policier et thriller de la catégorie « Mes amis de l’au-delà » du menu « L’art de la divination » de l’Astro Book Challenge.

Éditeur : Actes Sud
Publication : 2005
Genre : Policier, thriller, suspense
Nombre de pages : 574

Contraint d'abandonner son poste de rédacteur pour avoir diffamé un requin de la finance, Mikael Blomkvist est bientôt associé à Lisbeth Salander, jeune femme rebelle et fouineuse, pour travailler avec Henrik Vanger, un industriel désireux de faire la lumière sur la disparition, vieille de plus de trente ans, de sa petite nièce, au cours d'une réunion familiale...

Je me souviens avoir tenté de le lire du haut de mes 16 ans, époque où je subtilisais tous les livres de ma maman pour les lire à mon tour. Je n’avais alors pas dépassé les 50 premières pages, je trouvais que c’était trop lent et je n’arrivais pas à « rentrer dedans ». Il y a eu une véritable hype autour de Millénium à l’époque de sa sortie, il a même été adapté au cinéma et je dois dire que ça m’est complètement passé au dessus de la tête. J’ai donc décidé de redonner sa chance à ce livre en trichant un peu.. Je l’ai commencé sous la forme d’audiobook, le temps qu’il fallait pour « accrocher » pour finalement le terminer de manière plus classique. 

C’est assez compliqué de parler de Millénium car il y a énormément de thèmes, intrigues et personnages à suivre. Le rythme est très lent, l’auteur prenant bien son temps pour planter le décor, travailler ses personnages et ficeler son intrigue. Au début, on suit surtout les histoires respectives de Mikael et Lisbeth (et ensuite la famille Vanger), jusqu’à ce qu’ils se rencontrent et travaillent ensemble, vers le milieu du roman. On navigue donc entre plusieurs fils rouges avec non pas un mais plusieurs mystères à résoudre. J’ai beaucoup aimé la façon dont toutes les pièces du puzzle s’emboitaient et je n’ai pas été choquée outre mesure par les explications données, bien qu’un peu tirées par les cheveux. Je ne recherchais pas à tout prix une explication vraisemblable et les personnages agissaient conformément à ce qu’on attendait d’eux. Tout est très bien ficelé et l’univers, les lieux et les personnages personnages sont presque palpables tant ils sont bien décrit. 

Certaines thématiques sont très dures, il y a beaucoup de violence (notamment envers les femmes, le titre ne laisse pas de doute là-dessus) et il est assez malheureux de constater que les sordides pourcentages quant aux maltraitances envers les femmes présentés en début de chapitre non plus rien d’étonnant aujourd’hui. Le roman a au moins le mérite de traiter et de dénoncer des sujets qui sont encore tabou aujourd’hui, même si la parole se libère de plus en plus. Il y a évidemment des points noirs et des maladresses. Par exemple, les personnages qui commettent des violences sont présentés comme déviants et malades, ce qui encourage les images de violeurs fou et autres détraqués sexuels. Spoiler alert, dans la vraie vie, il n’y a pas que les malades qui violent et violentent et ça m’a dérangée de voir perpétrer ce genre de préjugés dangereux. Je me dis néanmoins que pour un livre publié en 2005, c’est déjà une grande avancée d’avoir un personnage principal comme Lisbeth Salander qui à mon sens est la véritable force de ce livre. 

Ça n’aura pas été facile de digérer et commenter ce livre mais je suis contente de m’être motivée et de l’avoir lu. J’ai au final beaucoup aimé et je lirai les deux autres tomes à l’occasion.