Les Outrepasseurs, tomes 2 à 4 – Cindy Van Wilder

Je vous parlais il y a peu du tome 1 des Outrepasseurs, de Cindy Van Wilder. C’est sans surprise que je reviens vers vous avec la suite des tomes, que j’ai dévoré avec beaucoup d’enthousiasme. Même si mon avis était assez mitigé quant au premier tome de la série, l’univers me plaisait assez bien et ma curiosité a été piquée à vif. Attention aux spoilers dans la suite, je vais essayer d’en faire le moins possible mais ce ne sera pas toujours évident 🙈.

J’avais énormément de questions et de frustration, je voulais en savoir plus et connaitre tous les liens entre les Outrepasseurs et la Féerie. En gros, que s’est-il passé entre l’histoire se déroulant au Moyen-âge et le présent ? Comment les victimes sont-elles devenues bourreaux? Qu’est-il advenu d’Arnaut et du chasseur? Comment Peter va t’il évoluer? Beaucoup de questions pour pas mal de réponses au fil des trois autres tomes (ouf!). Si vous vous étiez arrêtés au premier, persévérez donc car l’univers se révèle de plus en plus à chaque tome, un peu comme un puzzle qui s’assemble et les reproches adressées au premier tome ne s’appliquent pas aux autres. 

Tome 2 : La reine des neiges

Éditeur : Gulf Stream
Publication : 2014
Genre : Fantastique, J/A, Fées
Nombre de pages : 363

Les Outrepasseurs viennent enfin de capturer la dernière fée libre, Snezhkaïa la Reine des Neiges. Ils ignorent qu'ils viennent de déclencher une malédiction qui risque de les anéantir. Peter, qui supporte de moins en moins de se plier à la volonté de Noble, tente de retrouver le Chasseur pour mettre fin à cette lutte séculaire. 

Suite directe du premier tome, « La Reine des Neiges » reprend l’histoire de Peter un an après les événements qui se sont déroulés à Lion House. Désormais en pleine formation, nous le retrouvons dans une lutte intérieure contre son nouveau statut d’Outrepasseur.

J’en parlais dans ma première critique, au plus j’avançais dans la lecture, au plus j’avais l’impression que les personnages principaux étaient en fait les « méchants » de l’histoire. Ces Outrepasseurs m’avaient tout l’air d’être de belles enflures (pardon my french), cruels, froids et profiteurs. Inutile de dire que cette impression s’est vite confirmée lorsqu’on apprend les détails plus plus sordides de l’organisation : meurtres, esclavagisme, tortures, manipulations,… Pas jojo ces Outrepasseurs, on est très loin de l’histoire tragique mais cependant familiale de leurs ancêtres du Moyen-âge. 

Loin d’être surprise, j’ai beaucoup aimé l’angle choisi par l’auteurice, car rien n’est noir ou blanc et il y a une part d’obscurité et de lumière dans chaque personnage. Il est difficile condamner les agissements des différents groupes de personnages, par contre on peut tout à fait détester les systèmes qu’ils ont mis en place. Alors que le premier tome nous poussait presque à détester le peuple de féerie qui, sans scrupule venait terroriser les familles humaines, La Reine des Neiges nous force à ravaler notre dédain en nous dévoilant ce qu’il est advenu d’eux. Nous rencontrons également les autres métamorphes, changepeaux et les « Ferreux » dont on ne sait presque rien sinon qu’ils sont apparu durant la révolution industrielle.   

Une chose est sûre… ça va cailler!

Mon gros coup de cœur dans ce tome a été sans aucun doute le développement du personnage d’Arnaut et de la relation qu’il va entretenir avec le Chasseur mais aussi avec Peter. Le lien entre Peter et Arnaut s’était établit dés le premier tome, le premier s’identifiant au second, c’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai accueilli la rencontre entre les deux personnages. Ce qui est presque « comique », c’est que l’histoire de Snezhkaïa (la reine des neiges) passe vraiment au second plan à mes yeux. C’est un personnage avec lequel il est difficile d’éprouver de l’empathie et qui manque un peu de profondeur en comparaison avec d’autres personnages tels que Noble ou encore Peter. J’étais un peu surprise d’en savoir si peu sur elle alors que ce second tome porte son nom. 

J’ai beaucoup apprécié ce second tome, qui a répondu aux interrogations que j’avais formulées lors de la lecture des Héritiers. Le voile brumeux qui reposait sur les Outrepasseurs et les Fées est désormais levé et nous entrons dans une phase d’action qui va bouleverser l’univers tout entier que nous venons à peine de découvrir.


Un à un, les masques tombent dans ce troisième opus des Outrepasseurs et qu’est ce que j’ai aimé ça! Il y a une réelle avancée dans le récit et le dénouement des intrigues. On apprend à connaître des personnages qui avaient jusque là été laissés de côté tels qu’Hermeline et Hersent ou encore Shirley dont on ne parlait auparavant qu’en référence à Peter. Les personnages que nous connaissions déjà bien s’affirment d’autant plus et leur complexité ne fait que s’accroître au fur et à mesure des pages. 

Tome 3 : Le libérateur

Éditeur : Gulf Stream
Publication : 2015
Genre : Fantastique, J/A, Fées
Nombre de pages : 350

Un terrible hiver s'abat sur la Grande-Bretagne. Peter, qui a été sauvé par Arnaut, se retrouve seul, car le Chasseur et le lion d'Arnaut sont affectés par la disparition de la magie. Arnaut tombe dans un coma profond, auquel il semble n'y avoir aucune solution. Jusqu'à ce que Peter comprenne que le sous-sol de Lion House regorge de ressources cachées.

Ce qui m’avait le plus dérangée dans le premier tome, c’était ce « cadre » rigide dans lequel les personnages évoluaient. Par exemple, la malédiction elle même était d’une binarité terrifiante : une fille et un garçon par maison sont marqués par la malédiction à chaque génération et en plus, ils finissent obligatoirement ensemble. Les hommes et les femmes ont leurs rôles à jouer et tout semble gravé dans le marbre. Il n’y avait aucune place pour autre chose que ce système-là (mise en abîme quand tu nous tiens). Petit à petit et en lien direct avec le démantèlement des Outrepasseurs, ce système s’effondre et laisse place à d’autres réalités et possibilités. J’étais réellement soulagée de voir le changement opérer, je pense que c’est un choix conscient de l’auteurice, qui parvient à nous faire ressentir la « vibe » de chaque scène à travers son écriture. 

Un autre élément intéressant du roman est la découverte des Ferreux et de leur univers. On en apprend un peu plus sur eux, leurs talents et la façon dont ils fonctionnent. Par contre, le mystère reste complet quant à leur origine et leur lien avec la magie. J’ai beaucoup aimé d’en apprendre un peu plus sur eux, ce sont au final les « surnaturels » auxquels je m’identifie le plus dans le roman.

Cette fois-ci, on en découvre également un peu plus sur Snezhkaïa, qui prépare sa terrible vengeance. Je maintiens que son personnage aurait encore plus pu gagner en profondeur mais au moins, son arc narratif se clôture de manière « logique ». 

Enfin, le roman est rythmé par l’histoire du Chasseur. En chaque début de chapitre, c’est lui qui nous parle et qui nous explique ses origines et par la même occasion, celles de Féerie. J’étais très curieuse de savoir qui était le Chasseur et de comprendre l’ambiguïté qui l’anime depuis le début du récit. C’est un personnage complexe qu’on adore détester et qu’on déteste adorer et qui possède de nombreuses facettes. J’avais vraiment hâte de toutes les découvrir et le troisième tome a répondu aux nombreuses questions que je me posais à son sujet.

Je pense que ce tome est l’un de mes préférés dans la série, en rude compétition avec Férénusia. L’univers s’épanouit, les personnages se complexifient et les arc narratifs se terminent doucement. C’est un tome qui a un clair goût de fin mais qui laisse cependant une fenêtre ouverte pour une suite (rassurez-vous, il y a une suite et elle est vraiment top). 


Éditeur : Gulf Stream
Publication : 2017
Genre : Fantastique, J/A, Fées
Nombre de pages : 350

Tome 4 : Ferenusia

« Qui étaient ces êtres, si semblables et pourtant si différents des hommes ? On ne pouvait pas nier leur peau grise, qui se détachait délicatement de la structure de fer à laquelle ils s’accrochaient avec toute l’aisance d’alpinistes chevronnés. Soudain, la caméra bascula sur le buste de la statue de la Liberté. En lettre majuscules, vert sombre, s’étalait le mot : FERENUSIA. »
 Privé de la magie presque disparue, l’empire des Outrepasseurs se disloque de toutes parts. Seul survivants dans cette débâcle, les Ferreux, des fés réduits à l’esclavage, s’échappent de leurs prisons. Soutenus par Ferenusia, un réseau clandestin, ils n’ont qu’un seul objectif : obtenir les mêmes droits que les humains, dans un monde qui ignore tout de leur existence. Mais leurs anciens maîtres sont prêts à tout pour protéger leurs secrets, quitte à éliminer le moindre témoin de leurs forfaits passés… 

Paru deux ans après ce qui devait être le dernier tome des Outrepasseurs, Ferenusia est la cerise sur le gâteau, l’histoire qui sublime le tout. Cette fois-ci, c’est au monde des Ferreux que s’intéresse le roman, on y découvre le destin des nombreux essaims à travers le monde, leurs légendes mais aussi leurs origines. Les quelques zones grises encore présentes à la fin du troisième tome sont éclaircies une à une et les personnages que nous suivions depuis le début ont enfin la fin qu’ils méritaient. 

J’ai beaucoup aimé ce dénouement et la clarté dans la situation. Il n’y a plus vraiment de mystère et d’ambiguïté et les Outrepasseurs sont présentés sous une lumière nouvelle, crue. On se rend alors compte de l’étendue de cet empire et des dérives qui s’en sont suivies. Le style d’écriture lui même est plus affirmé tandis que l’univers du roman s’ouvre de plus en plus. Je l’ai un peu vécu comme une libération, les personnages sont complexes et leurs différences sont désormais présentées comme une force. L’univers austère et froid et ses règles strictes et immuables se morcèle et laisse place à un univers multiple et riche en différences. Je prendrai l’exemple de S, qui apparait dans ce tome, iel est une personne non binaire qui s’assume à 100% et le revendique. J’ai été agréablement surprise par son arrivée et l’utilisation de l’écriture inclusive, que je n’avais encore jamais rencontrée dans un roman jusque-là. 

C’est un sans faute pour ce dernier tome, qui prône la liberté, encourage à être soi-même et à s’élever contre les injustices. Je me suis régalée et pour la première fois été contentée par l’aboutissement d’une histoire, qui ne m’a pas laissée sur ma faim.

Publié par

Cassy Own

Créatrice de l'Antre de la Green Witch, je suis une mangeuse de livres le jour, sorcière la nuit et couteau suisse au quotidien. J'ai rassemblé mes passions en un seul endroit pour les partager et échanger un petit bout de ma magie avec le monde (et l'univers!).

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