
Je continue mon voyage littéraire dans le monde du Pumpkin Autumn Challenge avec Circé de Madeline Miller. Il valide le menu « Automne Douceur de vivre » et la sous-catégorie « A window to the past » et correspond aux mots-clefs sorcière et magie. Avis aux amateurs de mythologie grecque, je conseille d’ailleurs à toute personne de se faire un petit bagage mythologique avant de se lancer dans la lecture car je pense qu’on peut vite s’y perdre.
Éditeur : Pocket
Publication originale : 2018
Genre : Fiction historique, mythologie
Nombre de pages : 576
Fruit des amours d'un dieu et d'une mortelle, Circé la nymphe grandit parmi les divinités de l'Olympe. Mais son caractère étonne. Détonne. On la dit sorcière, parce qu'elle aime changer les choses. Plus humaine que céleste, parce qu'elle est sensible. En l'exilant sur une île déserte, comme le fut jadis Prométhée pour avoir trop aimé les hommes, ses pairs ne lui ont-ils pas plutôt rendu service ? Là, l'immortelle peut choisir qui elle est. Demi-déesse, certes, mais femme avant tout. Puissante, libre, amoureuse...
Étant enfant, je nourrissais une certaine passion pour la mythologie grecque. J’étais fascinée par les histoires des dieux, les genèses, mythes et autres récits légendaires. Je ne m’y étais plus aventurée depuis de nombreuses années et la perspective de m’y replonger me réjouissait d’avance. J’avais bien évidemment déjà entendu parler de Circé, la première sorcière qui est souvent représentée dans l’Histoire de l’Art. On la retrouve souvent en tant que tentatrice jalouse et séduisante et la chose qu’on connait le mieux à son propos c’est qu’elle transforme les hommes en porcs. Circé a donc très mauvaise réputation, c’est une sorcière, elle déteste les hommes, les tente et les puni sévèrement.
Ce que j’ai trouvé intéressant dans le roman, c’est qu’il retrace toute l’existence de Circé et c’est son point de vue qui est retranscrit. Elle n’est plus relayée au second plan ou croisée au détour de la quête d’un héros. Les rôles s’inversent et elle devient l’héroïne de sa propre histoire, relayant les héros (Jason, Ulysse, Dédale,…) dont on a l’habitude au second plan. Cette une facette complètement différente de Circé, débarrassée des codes sociétaux et des visions puritanistes qui nous est présentée. Les jugements moraux et étiquettes péjoratives qui lui collaient aux semelles tombent les unes après les autres dans une réécriture plus féministe. Circé est une figure marginale, qui déjà à l’Antiquité, ne rentre pas dans les cases et ne se conforme pas aux règles de bienséances. Son parcours, tel que décrit a pas mal résonné en moi car il est similaire à tout ceux des figures féminines fortes à travers les âges, souvent diabolisées et / ou perçues comme des objets de désirs. De nos jours encore, rien ne semble plus effrayer le système en place, qu’une femme qui découvre l’étendue de son propre pouvoir.
